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Na de Casteldoza, troubadouresse auvergnate

Castelloza (Bibliothèque Nationale MS854, XIIIe siècle)

 

Na de Casteldoza et l’âge d’or des troubadouresses

 

 Alors que rayonne encore l'esprit lyrique des troubadours, la langue occitane « née de la poésie » est toujours porteuse d'une culture vivante.
Depuis son émergence au cours du XIe siècle jusqu'à l'âge d'or du XIIIe siècle, l'occitan a donné naissance à une littérature dense, variée et surtout de grande qualité.

Des œuvres comme celles de Na de Casteldoza ont au fil du temps influencé non seulement la littérature française, mais également internationale.
Du XIe siècle à nos jours, les écrits de "langue d'Oc" nous sont arrivés jusqu'ici, nous permettant de redécouvrir un âge d'or de la littérature d'amour courtois.

 Les troubadouresses (trobairitz en occitan), forme féminine de troubadour, sont les poétesses et compositrices d'expression occitane ayant vécu dans le sud de la France aux XIIe et XIIIe siècles.
On parle de trouveresses pour les poétesses et compositrices s’exprimant en langue d’oil (au nord de la France) .

On trouve pour la première fois le terme de troubadouresse dans le Roman de Flamenca du XIIIe siècle.

Les troubadouresses ont composé et joué des vers pour les cours de la noblesse occitanes. Leur présence dans l'histoire de la musique est exceptionnelle dans la mesure où elles sont les premières compositrices de musique profane occidentale connues, et également les premières ayant écrit de la musique sacrée.

Comme les troubadours, les troubadouresses faisaient partie de la société courtoise, par opposition à leurs homologues de condition ordinaire, les joglaresses (en français, 'jongleuses'). Les troubadouresses identifiées dans les manuscrits étaient de naissance noble et dotées d'une bonne instruction littéraire, comme Marie de Ventadour ou la comtesse de Die (Beatritz de Dia).

Na della Casteldhoza ou Na de Castel d'Oze, est une trobaritz auvergnate née vers 1200.
Poétesse et dame du castel d'Oze, il nous reste trois cansoss amoureuses, sans musique.

Son château fort construit sur un puech dominait les gorges de l'Auze à Sénezergues, dans le Carladès (Cantal). Elle appartenait à la famille d'Escaffre. En plus de deux miniatures, on possède un portrait succinct d'elle par Uc de Saint Circ au XIIIe siècle :

« Na castellosa si fo Alvernha, gentils domna, moiler del Turec do Maironna. et amat N'Arman del Brehon, e fetz de lui sas cansos. Et era una domna mout gaia e mout enseignada e mout bella. »

Dame “Castellose” donc fut d'Auvergne, noble femme, épouse du Turc de Mairone, et elle aima Armand de Bréon, et elle fit sur lui ses chansons. Et c'était une dame fort gaie, fort instruite et fort belle.

Son mariage avec Truc ou Turc de Meyronne la transplanta de l'autre côté de l'Auvergne. En effet, celui-ci était seigneur du château de Meyronne, dont il ne subsiste plus rien, dans la commune de Venteuges, canton de Saugues, et il prit part à la quatrième croisade.

Elle eut pour amant Arman de Breon, seigneur de Mardogne, auquel elle adresse ses lettres : " Com pog en loc venir - On eu vos bais e us estregna - Qu'ab aitan pot revenir - Mos cors, quez es envejos - De vos mout e cobeitos - Amics, no m laissatz morrir ! "

En 1230, elle assiste à la Cour d'amour tenue au château de Romanin, en Provence, que préside Phanette de Gantelme, dame du lieu, la femme la plus accomplie de son temps.

En 1265, elle paraît aux Fêtes de l'Épervier et à la Cour d'Amour de sa cousine de Polignac, avec la baronne d'Allègre, Béatrix de Mercœur, ainsi que les sieurs de Beauvoir, de Randon, du Roure, d'Apchier.

 

Pour en savoir plus :

http://aix1.uottawa.ca/~margirou/Contributions/trobairi.htm
http://www.espacefrancais.com/les-troubadours/
www.ieo-cantal.com

Un roman fantastique avec la Dame du Castel d'Oze:

www.editions-des-monts-dauvergne.com/index.php?route=product/product&product_id=175

Commentaires

  • Merci pour cet article fort intéressant !

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