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L'art social selon Roger Marx

Roger Marx peint par Eugène Carrière

 

Roger Marx est un critique d’art respecté, responsable de l’organisation de l’exposition centennale de 1900, il participe à la création du Salon d’Automne de 1903 où il apporte son soutien à Henri Matisse et aux anciens élèves de Gustave Moreau.
Il admire Claude Monet, Paul Cézanne et Paul Signac et s’intéresse au cubisme. Il publie en 1913 un livre ambitieux L’Art social, préfacé par Anatole France.

L’ouvrage de Marx a pour objectif de définir plus précisément la notion d’art social et d’imposer son corollaire en termes de contenu et de classification. Son projet n’est pas celui d’un retour à l’âge corporatif, mais d’une socialisation des différentes classes sociales dans le dispositif industriel.

Marx entrevoit diverses sortes de production – manuelle, mécanique, industrielle – qui utilisent les capacités respectives de l’artiste, de l’artisan, de l’ouvrier et auxquelles doivent nécessairement correspondre des ordres d’enseignement distincts.

Sur le plan esthétique, Marx ne remet pas totalement en cause l’Art nouveau mais il prône le retour à une simplicité en accord avec les traditions nationale et régionale. Il synthétise également les idées réformistes dans les domaines du logement, des loisirs et des fêtes.

Selon Marx, l’artiste d’art social est invité à tempérer son individualisme pour privilégier l’œuvre commune. Son espace n’est plus l’atelier mythifié de l’artisan, mais la demeure du mécène, la manufacture rationnelle de l’industriel ou de l’État, le chantier de l’architecte ou les lieux du quotidien de la cité. Il est supposé se mettre au service d’un peuple ouvrier ou paysan, qui doit être éduqué au même titre que l’enfant.

Néanmoins, il ne faut pas voir dans l’art social de Roger Marx un dispositif opposé à l’avant-garde mais plutôt une proposition solidariste.

En 1909, Roger Marx milite en faveur d’une exposition d’art social et sa campagne de presse aboutit en juillet 1912 lorsque la Chambre des députés adopte ce projet. Comme le souligne l’historienne de l’art Catherine Méneux :
 « Les débats suscités par les écrits de Roger Marx auront été une matrice importante pour les nouvelles générations qui se forment à la veille de la Grande Guerre. Comme l’indiquera son titre, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 ne célébrera pourtant pas l’art social, mais les ensembles luxueux destinés à l’élite de la nation. En ce sens, l’art social aura surtout été associé à la vieille rhétorique alarmiste sur une situation de l’art national plutôt qu’à une véritable réflexion sur la place de l’artiste dans la société démocratique. »

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